Nunu-cheries

L’histoire des Radium Girls en BD

Radium Girls la BD de Cy

Date de publication
7 mars 2022

Temps de lecture
2 minutes

Série
Radium Girls (1/5)

Thématique
Culture & société

J’ai découvert l’histoire des Radium Girls avec la BD de Cy publiée en 2020 chez Glénat. Grâce aux crayons de couleur, elle redonne vie à cinq ouvrières employées dans l’industrie horlogère au début du XXe siècle. Elles peignent des cadrans de montre avec de la peinture luminescente au radium. Vous n’en avez jamais entendu parler ? Moi non plus, avant cette lecture. Pourtant, leur combat est exemplaire !

La méthode « lip, dip, paint »

L’USRC (United States Radium Corporation) est une entreprise fondée en 1914 dans le New Jersey qui produit des montres luminescentes. Albina Maggia Larice, Quinta Maggia McDonald, Grace Fryer, Katherine Schaub et Edna Bolz Hussman y travaillent. Elles peignent les chiffres des cadrans et les aiguilles avec une peinture spéciale qui les fait briller dans le noir. Pour des femmes de leur modeste condition, cet emploi est une véritable aubaine. Leur tâche est moins pénible que dans d’autres usines et relativement bien payée pour l’époque.

Méthode de peinture des Radium Girls

L’empoisonnement par la peinture au radium

La peinture contient un ingrédient très particulier : le radium. C’est lui qui rend les aiguilles de montres luminescentes. Or, il s’agit d’un élément hautement radioactif. Ingéré quotidiennement par les ouvrières, il s’accumule dans leurs os. Le corps est incapable de s’en débarrasser. Au bout d’un certain temps, les victimes perdent leurs dents, développent des ulcères dans la mâchoire, deviennent anémiques …

Le rythme de la BD rend parfaitement compte du lent processus d’empoisonnement. Au début, le ton est plutôt enjoué. À cette époque, le radium est considéré comme un produit miracle. Il est partout autour des protagonistes : dans les publicités, dans la peinture, sur les vêtements… Ce vert qui le caractérise si bien envahit toutes les planches. Il contraste avec les nuances de violet, unique couleur utilisée par l’autrice pour les personnages et le décor. Un pari esthétique qui fonctionne merveilleusement bien.

Planche de la BD Radium Girls

Une lutte ouvrière et un combat féministe

La force du récit tient beaucoup à la manière dont l’autrice a travaillé les personnages. Elle les a intégrées dans le contexte de l’époque : une société qui hésite encore à leur donner le droit de vote. Les cinq ouvrières sont très différentes, tantôt drôles, gaies et audacieuses ; tantôt timides et discrètes. Les unes sont conservatrices alors que les autres sont plus libérées. Mais elles sont toutes reliées par leur condition de femme et leur classe ouvrière. Elles partagent le même métier, et bientôt les mêmes souffrances ; une sororité puissante et bouleversante.

Malgré un état de santé qui se dégrade petit à petit, les cinq héroïnes trouvent le courage de poursuivre en justice leur employeur. C’est l’une des premières affaires emblématiques qui a permis d’alerter sur la dangerosité des produits radioactifs. Leur combat a également été une véritable pierre à l’édifice de la constitution d’un droit du travail. Il a impulsé la création de normes de sécurité et la reconnaissance du droit individuel de poursuivre en justice son employeur.

Pour ces raisons, le travail de Cy est d’utilité publique. Il s’inscrit dans la démarche d’affirmer la place des femmes dans l’Histoire, alors que celle-ci a principalement été écrite par des hommes. Je n’en dis pas plus et je vous laisse le temps de lire la BD avant d’entrer davantage dans les détails… Rendez-vous au prochain épisode !

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